Pour rappel, je suis détentrice d’un permis de travail ouvert, rattaché au permis d’études de mon mari. Lui il va à l’école tous les jours et moi je dois nous faire vivre financièrement. Je n’ai pas de profession bien définie bien que j’ai des diplômes universitaires. J’ai enchaîné les expériences de travail en France sans pour autant me spécialiser dans un domaine précis.
Sauf que, pour moi « recherche d’emploi » rime avec « angoisse », « déception », « dépression », … Ça me ramène à une sombre période de ma vie. Je vous passe les détails mais c’était vraiment une très mauvaise période. Alors quand est venu le moment de chercher un emploi au Canada, ça a fait resurgir pas mal de choses négatives.
J’ai vraiment perdu confiance en moi, je doutais énormément de mes capacités. Je n’arrêtais pas de me dire : « à quoi bon postuler, de toute façon je ne suis pas assez compétente, je n’y arriverai pas ». Et même en sachant que le milieu de l’emploi au Canada est plus clément, plus ouvert, en grande demande de main d’œuvre, je faisais des crises d’angoisse devant mon ordinateur à l’idée de chercher un travail.
Mais outre ma difficulté personnelle, un autre élément est à prendre en compte : Le marché du travail québécois.
Comment postuler à un emploi quand on ne comprend pas l’intitulé du poste ? Savez-vous ce qu’est un préposé au bénéficiaire ? Il s’agit d’un aide-soignant en maison de retraite. Moi je ne le savais pas. Comment contacter une entreprise quand on n’a pas la moindre idée des emplois existants ? Il existe une grande variété d’emplois qui ne sont pas du tout présent en France. Sans parler du Curriculum Vitae et de la lettre de motivation (lettre d’introduction/de présentation ici) qui ne sont pas les mêmes non plus. Les diplômes ne sont pas les mêmes, les intitulés des fonctions diffèrent... Tout est nouveau et accentue mon mal être.
Et puis un jour on me parle de Connexion Emploi ressources femmes, un organisme communautaire qui aide les femmes à intégrer le marché du travail, gratuitement. Je précise quand-même, bien que le titre parle de lui-même, que ce service ne s’adresse qu’aux femmes (canadienne ou non) et que si vous êtes immigrante, il faut être détentrice d’un permis de travail valide au Canada. Désolée Messieurs.
Je précise QU'IL FAUT DÉJÀ ÊTRE AU CANADA ET DÉJÀ AVOIR UN PERMIS DE TRAVAIL VALIDE. Ce programme n'est pas uniquement pour les immigrantes mais pour toutes les femmes pouvant travailler au Canada, donc Connexion ne vous aidera pas dans vos démarches d'immigration.
J’étais très sceptique au début mais j’y suis néanmoins allée en me disant que de toute façon ça ne pouvait que m’aider au vue de ma situation. Et je ne regrette rien.
Je les ai contacté via leur site internet pour avoir plus d’informations et j’ai par la suite eu un rendez-vous pour parler de mes besoins et définir comment j’allais pouvoir être aidée. C’est comme ça qu’on m’a proposé d’intégrer une formation pour m’aider dans ma recherche d’emploi. J’ai commencé le 18 septembre et ça devait durer 4 semaines avec trois jours par semaines (préconisés). Je ne rentre pas dans les détails de l’organisation, le processus est personnel et chacune de nous avance à son rythme.
Le simple fait de sortir de la maison et de parler avec d’autres personnes que moi-même, mon époux et mon chat était déjà fabuleux en soit ! Je me levais le matin avec un but précis, je préparais mon thermos de café et mon lunch, je sortais de la maison, je prenais le bus, je rencontrais des gens. N’est-ce pas formidable ?! Beaucoup me dirait que c’est super aussi d’avoir ses journées pour soi et de pouvoir rester à la maison… Mais quand vous êtes restée au chômage, sans argent, pendant plusieurs mois ce n’est pas si merveilleux que ça. Et puis je n’ai pas d’amis ici, donc personne avec qui sortir pour discuter et boire un café, me changer les idées.
Mais la socialisation n’est pas le seul but de Connexion. J’ai dû faire un travail assez intense sur moi-même pour prendre confiance en moi et définir mes compétences et mes qualités. Une introspection difficile mais nécessaire et vraiment libératrice. J’ai eu également l’opportunité de faire un bilan de compétence, ce qui m’a permis par la suite de définir quels types d’emplois seraient compatible avec ma personnalité et mon profil.
Plusieurs emplois m’ont donc été proposés et il s’est avéré que beaucoup d’entre eux m’intéressaient réellement. Ce fut un travail plus éprouvant que je ne le pensais mais extrêmement utile. En règle générale on sait ce que l’on ne veut plus, mais on ne sait pas ce que l’on veut. Grâce à Connexion, j’ai pu définir le type d’emploi qui me convient et mieux définir ma recherche. C’est plus simple de trouver quelque chose quand on sait ce que l’on cherche.
L’accompagnement est complet. On part de soi-même, de ses qualités et compétences, pour rédiger un Curriculum Vitae personnel, dont on maîtrise le contenu et qui reflète tout ce dont on est capable, ainsi qu’une lettre de présentation parfaitement complémentaire au CV. Je ne pensais pas dire ça un jour mais je suis fière de mon CV et de ma lettre d’introduction. Ce n’est pas un CV que j’ai rédigé à partir d’un modèle tout fait dont j’ai simplement remplis les blancs avec des mots distingués et qui pourraient plaire à un recruteur... (oui oui, je plaide coupable...)
Après cette grande étape, s’en suit une simulation d’entrevue vraiment immersive et indispensable selon moi. Apprendre à préparer son discours, savoir comment se comporter et savoir quoi répondre permet d’appréhender sereinement l’entretien. C’est aussi là qu’il est précieux de maîtriser son CV, parce que mettre sur son CV qu’on est débrouillarde et être incapable de l’expliquer c’est le meilleur moyen pour se mettre soi-même des bâtons dans les roues.
Une fois les grandes étapes validées, il faut mettre en place un plan d’action et contacter les employeurs. Quand je vous dis que l’accompagnement est complet, il l’est. Les intervenantes sont avec nous jusqu’à l’obtention du tant attendu emploi et reste même disponibles si on a la moindre question par la suite.
Tout au long de la formation il n’est pas question de pointer nos points faibles mais au contraire, de marquer nos forces, de prendre confiance en nous et d’en ressortir gonflée à bloc, prête à affronter le marché du travail et à prouver à un employeur que nous sommes la personne qu’il leur faut !
L’ambiance qui règne dans les locaux est également un facteur de réussite. On s’y sent à l’aise, on est sans cesse rassurée, aidée. La bienveillance des intervenantes et de tout le personnel nous enveloppe dans un cocon protecteur et apaisant. Des rencontres individuelles ont lieu à chaque grande étape de la formation pour bien nous orienter. Tout est mis en place pour nous permettre d’évoluer vers le but ultime : trouver un emploi qui nous correspond et qui nous permettra de nous épanouir pleinement. Parce que oui, le but n’est pas de prendre le premier job venu et de démissionner au bout d’une semaine parce que ce n’est pas pour nous, le bien être au travail est primordial. Cette formation s’adresse aux femmes qui souhaitent une reconversion de carrière, reprendre une activité après une longue période de creux, qui ont des difficultés, comme moi, à cerner ce qu’elles veulent, etc. Les profils sont divers et variés. Cette variété de profils est également très inspirante, j’ai fait de très belles rencontres parmi ces femmes. Le jugement n’a pas sa place à Connexion.
J’ai repris confiance en moi, ou tout du moins suffisamment pour être capable de postuler à un emploi sans me dire que je n’y arriverai jamais. La recherche d’emploi me fait moins peur à présent, je suis fière de donner mon CV car je sais qu’il me correspond. Je n’ai pas peur de ne pas savoir quoi répondre aux questions d’un recruteur. J’ai tous les outils en mains pour réussir et je sais comment les utiliser.
J’ai l’impression de revenir de très loin. En seulement 4 semaines, j’ai appris à relever la tête et à faire face à mes peurs, seule je n’y serais je pense jamais parvenue, ou alors j’aurai enchaîné les emplois ne me correspondant pas pour me retrouver dans une situation d’emploi proche de celle que j’avais en France : malheureuse.
Je tiens à remercier Connexion pour leur précieuse aide, leurs conseils, leur bienveillance et leur accompagnement.
Vous n’êtes pas obligée d’être autant désespérée que moi pour bénéficier de leur service, je vous rassure. C’est un programme idéal pour apprendre à se mettre à la page québécoise. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à les contacter, leur aide est précieuse ! Voici un lien vers leur site internet.
Pour vous parler de la finalité de mon expérience, j’ai trouvé en emploi en peu de temps. Je commence à travailler le 15 octobre dans une entreprise qui me plait avec une ambiance qui me correspond. J’ai toujours des doutes sur mes capacités, mais bien moins qu’avant. Je vais faire mon possible pour m’adapter et montrer de quoi je suis capable.
Je vous parlerais de mon nouvel emploi un peu plus tard dans un article dédié.